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Paris, le 28 mai 2024 - Dans une question soumise au ministre de l'Intérieur et des Outre-mer, le député de la France Insoumise, Ugo Bernalicis, a soulevé de sérieuses préoccupations quant à la préparation des dispositifs de sécurité privée pour les Jeux Olympiques et Paralympiques (JOP) de 2024. Malgré les assurances données par Tony Estanguet, président du comité d'organisation des JOP, sur le fait que 97 % des besoins en sécurité auraient été "sécurisés", Bernalicis constate que 8 000 postes d'agents de sécurité restent à pourvoir.
Cette contradiction entre les déclarations d'Estanguet et les chiffres avancés par la ministre des Sports, lors de son intervention le 22 avril 2024, met en lumière des difficultés récurrentes dans l'attribution des marchés publics de sécurité. Ces difficultés, déjà signalées par la Cour des comptes dès janvier 2023, soulignent une faible appétence des grands opérateurs pour ces marchés, en raison notamment de la mauvaise conception des appels d'offres.
Le député rappelle que le COJOP a estimé les besoins à environ 18 000 agents de sécurité par jour, avec des pics pouvant atteindre 22 000, notamment pour la cérémonie d'ouverture. Cependant, la capacité de la branche professionnelle de la sécurité privée à répondre à ces besoins reste incertaine. Les difficultés structurelles de cette branche, exacerbées par la crise sanitaire, ont entraîné une chute de l'attractivité du domaine, marquée par une baisse du nombre de détenteurs de la carte professionnelle.
Pierre Brajeux, président de la Fédération française de sécurité privée, a récemment déclaré qu'il faudrait "trouver beaucoup de nouveaux entrants", estimant ce nombre à au moins 20 000 pour satisfaire les besoins des JOP. À ce jour, seulement 12 000 nouveaux agents ont été recrutés et formés, bien en deçà des objectifs.
Bernalicis souligne également les exigences imposées par le gouvernement, demandant aux entreprises de sécurité d'avoir 20 à 30 % d'effectifs supplémentaires pour pallier le risque d'absentéisme. Face à ces insuffisances, des discussions ont émergé sur le recours à des forces de l'ordre et des militaires étrangers, soulevant des questions sur leur coordination avec les forces françaises et les agents de sécurité privée.
Le député demande ainsi au ministre de l'Intérieur de clarifier plusieurs points :
- la véracité des chiffres avancés par Tony Estanguet,
- les procédures prévues pour l'attribution des lots restants,
- les mesures envisagées pour renforcer l'attractivité du domaine de la sécurité privée,
- le recours probable aux forces armées pour compléter les dispositifs de sécurité.
Il souhaite également des précisions sur les objectifs de formation et de recrutement des nouveaux agents de sécurité et sur les mesures envisagées pour limiter le risque d'absentéisme.
La question posée par Ugo Bernalicis reste sans réponse à ce jour, mais elle met en lumière des enjeux cruciaux pour la sécurisation des JOP 2024.