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Stages de survie : attention danger ! Rapport de l'état (illégalité, obligations)

Table des matières

Le rapport explore le marché des “stages de survie” en France pour en proposer une définition, identifier les activités proposées, et en mesurer les risques. La mission d’inspection générale vise à mettre en lumière les réglementations applicables et, le cas échéant, celles devant évoluer pour mieux garantir la sécurité des participants. 
Les législations existantes de la consommation, du sport, du tourisme, en particulier, soumettent les organisateurs à des obligations qui contribuent à la protection des participants. Le rapport formule des propositions pour faciliter leur appropriation par les organisateurs, d’une part, et pour que l’État exerce son contrôle, d’autre part.

S’orienter dans la nature, construire un abri, démarrer un feu, identifier des plantes pour se nourrir…

Près de 10 000 personnes participeraient chaque année à un stage de survie au cours de quelque 1 500 sessions organisées en France. Mais, quels dispositifs doivent être mis en place pour assurer la sécurité des participants ?

Les risques liés aux activités proposées lors des stages de survie occasionnent peu d’accidents graves (coupures, brûlures…).

Toutefois, à la suite du décès d’un participant à un stage de survie en 2020, l’Inspection générale de l’administration (IGA) et l’Inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche (IGESR) ont été saisies d’une mission pour :

  • dresser un état des lieux des stages de survie en France en identifiant les risques liés à ces activités ;
  • proposer des mesures pour assurer la sécurité des participants.

Le rapport sur la sécurisation des stages de survie de la mission remis en juin 2022 préconise des mesures pour renforcer la qualification professionnelle des encadrants. Il conseille une structuration professionnelle des organisateurs pour fiabiliser leurs activités.

Reconnexion avec la nature ou survivalisme ?
L’intérêt du grand public pour la survie est en plein essor, notamment depuis sa médiatisation dans les années 2000-2010. Le nombre de participants reste toutefois marginal.

La pandémie de Covid-19 a suscité un regain d’intérêt. Les stages de survie s’inscrivent dans un large champ de pratiques liées à diverses conceptions de la survie. Ils se situent à mi-chemin entre deux pôles constitués par :

  • un mouvement de retour à la nature incarné par des urbains recherchant une vie plus naturelle, d’une part ;
  • un courant idéologique prônant l’autosuffisance et l’autodéfense dans une vision d’effondrement de la société, d’autre part.

La mission s’est concentrée sur les stages de survie proposés comme prestations commerciales ouvertes à tous publics. Les préparations survivalistes relèvent de la surveillance d’activités présentant des risques de dérives sociétales ou sectaires.
 

  • Se reposer sur le droit existant (sport, tourisme, consommation)

En tant qu’activité commerciale, les stages de survie entrent dans le cadre de la protection des consommateurs et sont soumis :

  • à l’obligation générale de sécurité ;
  • et l’interdiction des pratiques déloyales et trompeuses.

La qualification des encadrants représente l’enjeu essentiel pour la sécurité des participants. Les appellations “moniteur de survie” ou “instructeur de survie” peuvent s’avérer trompeuses car il n’existe pas de certificat de qualification professionnelle (CQP) spécifique au domaine de la survie.

Vers une organisation professionnalisée
Afin de renforcer la sécurité des stages de survie, les rapporteurs recommandent que :

  • les techniques de premiers secours soient maîtrisées par les encadrants (PSC 1 au minimum) ;
  • le CQP “activités de loisirs sportifs” option “activités de randonnée de proximité et d’orientation” soit homologué pour obtenir une carte professionnelle ;
  • les compétences des militaires souhaitant se reconvertir dans le secteur de la survie fassent l’objet d’une reconnaissance ;
  • les professionnels soient invités à se structurer à l’image d’un syndicat professionnel (dans une démarche qualité).

Concernant la cause du décès d’un participant en 2020 après avoir mangé une plante toxique, les rapporteurs proposent la création d’un CQP de botanique. Son obtention pourrait devenir obligatoire pour tout encadrant faisant valoir une connaissance et un usage des plantes.

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