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À l'approche des Jeux Olympiques de Paris 2024, une annonce majeure a été faite concernant la sécurité. Certains agents de sécurité pourront être armés pour assurer, notamment, la protection des délégations. Cette mesure, annoncée par Laurent Nuñez préfet de Police , dans l'émission « 4 Vérités » sur France 2, soulève de nombreuses questions quant à son application et ses implications.
Cadre légal de l'armement de la Sécurité Privée
Le cadre législatif régissant l’armement des agents de sécurité en France est établi par la loi n° 2017-158 du 28 février 2017 relative à la sécurité publique et par le décret n° 2017-1844 du 29 décembre 2017. Ces textes définissent les conditions strictes sous lesquelles les sociétés de sécurité privée peuvent exercer une activité de surveillance armée.
Conditions d'exercice et autorisations
Les entreprises souhaitant proposer des services de sécurité armée doivent obtenir une autorisation d’exercice délivrée par le Conseil National des Activités Privées de Sécurité (CNAPS) ainsi qu’une autorisation de mission par la préfecture compétente.
Ces autorisations ne sont accordées, par le préfet de Police, que pour l’utilisation d’armes de catégorie B et D, et uniquement dans le cadre de missions justifiées par un risque exceptionnel.
Profil et formation des agents armés
Seuls les agents de surveillance humaine et de protection physique des personnes justifiant d'une formation spécifique peuvent prétendre au port d’arme. Cette formation, sanctionnée par une certification professionnelle, varie selon le type d’arme et la mission de l’agent.
Enjeux et préparatifs pour les JO de Paris 2024
Face à la nécessité de mobiliser environ 25 000 agents de sécurité pour les Jeux Olympiques, la possibilité d'armer certains d'entre eux représente une mesure exceptionnelle. Cela nécessite non seulement un recrutement massif mais aussi une formation adéquate des agents concernés.
Formation et certification
Avec l'introduction de cette nouvelle mesure, la formation des agents de sécurité prend une dimension cruciale. L'Institut Français de Sécurité (IFS) a notamment créé la toute première certification professionnelle d'Intervenant en Surveillance Armée, reconnue par l'État et enregistrée au Registre National des Certifications Professionnelles (RNCP). Ce type de certification, validée par le CNAPS, est essentielle pour les agents désirant exercer une activité armée.
Implications et responsabilités
L'autorisation de porter des armes pour certains agents de sécurité durant les JO de Paris 2024 met en lumière les défis de garantir une sécurité optimale tout en respectant le cadre légal strict et les normes éthiques. La formation rigoureuse et le suivi régulier, notamment à travers des entraînements annuels obligatoires, sont indispensables pour assurer que les agents armés puissent exercer leurs fonctions de manière sûre et efficace.
Les entraînements réguliers des agents
Il est essentiel de souligner l'engagement profond en faveur de la sécurité à travers des entraînements réguliers et rigoureux. Chaque agent autorisé à porter une arme suit un programme d'entraînement intensif, conçu pour garantir leur maîtrise parfaite des protocoles de sécurité et du maniement des armes.
Ces séances de formation ne sont pas ponctuelles mais s'inscrivent dans un processus continu, incluant deux séances annuelles de 7 heures pour les armes de catégorie D et quatre séances d'1 heure pour les catégories B.
Ces entraînements réguliers sont cruciaux pour maintenir et actualiser les compétences des agents, assurant ainsi une réactivité optimale dans toutes les situations. De plus, le suivi de ces sessions de formation est un prérequis indispensable pour le renouvellement de la carte professionnelle des agents, garantissant que seuls les individus parfaitement formés et régulièrement évalués peuvent exercer des missions armées.
La formation et le perfectionnement constant des agents de sécurité armés devrait apporter une tranquillité d'esprit aux participants et spectateurs des JO de Paris 2024, témoignant de l'engagement sans faille des organisateurs et des autorités compétentes pour garantir un événement sécurisé et serein.
Les entrainements au tir: Police, SuGe-GPSR vs Sécurité privée
Sécurité Privée
- Nombre de séances et durée : Les agents de sécurité privée participent à 2 séances par an de 7 heures de mise en situation et 4 séances d'1 heure consacrées spécifiquement au tir et à la révision des consignes de sécurité et du cadre juridique.
- Nombre de cartouches : Pour les séances de tir, chaque agent utilise 30 cartouches par séance, ce qui signifie un total de 120 cartouches tirées annuellement lors de ces séances.
Agents de Sécurité SNCF (SuGe) et RATP (GPSR)
- Nombre de séances et durée : Au moins deux séances d'entraînement au maniement des armes par an, conformément aux dispositions réglementaires spécifiques à ces entreprises.
- Nombre de Cartouches : Chaque agent doit tirer au moins 50 cartouches par an au cours de ces séances.
Police Nationale
- Nombre de séances et durée : Les personnels actifs de la police nationale et les adjoints de sécurité bénéficient d'un volume horaire minimal annuel de douze heures d'entraînement aux techniques et à la sécurité en intervention, divisé en plusieurs séances à travers l'année.
- Nombre de cartouches : Chaque policier ou adjoint de sécurité tire un minimum annuel de 90 cartouches, organisé en trois séances relatives à l'emploi de l'arme individuelle.
Analyse comparée
- Durée des entraînements : La structure et la répartition des entraînements entre les deux groupes restent différentes, avec des séances de mise en situation plus longues pour les agents de sécurité privée (18h) que pour la Police Nationale ou les adjoints de sécurité (12h).
- Volume de tir : Les agents de sécurité privée tirent un total de 120 cartouches par an dans le cadre de leurs séances de tir spécifiques, ce qui dépasse le minimum de 90 cartouches tirées par les membres de la police nationale, ou les 50 cartouches pour les agents de la SuGe et le GPSR.
La formation et l'entraînement au maniement des armes distinguent notablement les agents de sécurité privée, mettant en lumière leur préparation exceptionnelle par rapport aux autres professions telles que les personnels de la police nationale et les agents de sécurité internes de grandes entités comme la SNCF et la RATP. L'approche adoptée pour la formation des agents de sécurité privée se caractérise par une quantité significative de munitions utilisées pour l'entraînement et un volume d'heures dédiées qui illustrent l'engagement envers une maîtrise supérieure des compétences en matière de sécurité armée.
Avec un total annuel de 120 cartouches tirées par agent lors des séances de tir, les agents de sécurité privée surpassent leurs homologues de la police nationale et des services de sécurité des transports publics, où le nombre de cartouches tirées s'échelonne respectivement à 90 pour la police et 50 pour les agents SuGe et GPSR. Ce volume plus élevé de munitions utilisées reflète une immersion profonde dans la pratique du tir, essentielle pour affronter des situations critiques avec assurance et précision.
De plus, la structure de la formation, incorporant à la fois des séances prolongées de mise en situation et des séances spécifiques au tir, démontre une approche holistique et intensifiée de l'entraînement. Cette méthodologie garantit non seulement l'excellence dans le maniement des armes mais aussi une compréhension aiguisée du cadre juridique et des consignes de sécurité, préparant les agents de sécurité privée à naviguer avec compétence dans les complexités de leurs interventions.
Les agents de sécurité privée bénéficient d'une formation au maniement des armes supérieure, conçue pour répondre efficacement aux défis uniques de leur profession. Cette préparation rigoureuse souligne l'engagement indéniable envers la sécurité et le professionnalisme, établissant les agents de sécurité privée comme des acteurs clés dans le domaine de la sécurité, équipés pour faire face aux situations les plus exigeantes avec une confiance et une capacité d'action inégalées.
Bilan
L'annonce de la possibilité pour certains agents de sécurité d'être armés lors des Jeux Olympiques de Paris 2024 marque un tournant dans la préparation de cet événement d'envergure mondiale. Toutefois, cette mesure soulève l'importance d'un encadrement strict, d'une formation adéquate et d'une sélection rigoureuse des agents concernés. Dans ce contexte exceptionnel, la priorité reste la sécurité de tous les participants et spectateurs, garantissant ainsi le succès des Jeux dans un climat de sérénité et de confiance.