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Sécurité privée ou milice ? Mon analyse du cas "Le Jarl" à Rennes
Publié le 25 mars 2025 sur France 3 Régions, un article signé Dominique Durand revient sur les pratiques assumées de Yovan Delourme, alias “Le Jarl”, responsable sécurité du 1988 Live Club à Rennes. J’ai été sollicité dans ce cadre pour analyser la dimension “sécurité privée” de ses propos et de ses actions.
Dans son livre Ça va mal finir, Yovan Delourme revendique avoir mené en 2003, à la demande d’un maire, des expéditions punitives contre des mineurs : séquestrations, humiliations, coups... Un "contrat" de 2 247 euros pour "corriger" des ados, avec remise à domicile et violences devant les parents. Le tout présenté comme une simple “intervention éducative”.
Le problème ? Tout, ou presque.
Les faits décrits sont illégaux et totalement incompatibles avec l’exercice d’une activité de sécurité privée. L’article L612-14 du Code de la sécurité intérieure est clair : aucune entreprise privée n’a de prérogative de puissance publique. Pas de maintien de l’ordre, pas de contrainte physique, pas de "leçon" par la force.
Ce que décrit Delourme relève d’une police parallèle. Et s’il détenait une carte professionnelle lors de ces faits, son retrait aurait dû être immédiat. Il ne s’agit pas d’un simple dérapage : c’est une remise en cause directe du cadre légal de notre secteur.
La publication de ce livre – et son succès – interrogent. La sécurité privée ne peut pas servir de caution à des dérives violentes, encore moins lorsqu’elles sont commandées par une collectivité publique.
👉A lire : Dominique Durand, France 3 Régions, “Nous les avons frappés jusqu’à ce qu’ils s’urinent dessus” – publié le 25 mars 2025.