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Suite à l’article sur la sonnette d’alarme du recrutement d’environ 30 000 agents de sécurité pour les JO de 2024, par le GES.
Les JO de Paris devraient se dérouler du 26 juillet au 11 août 2024, au lieu du 2 au 18 août, et les jeux Paralympiques du 28 août au 8 septembre.
Ce changement de date « deviendra officiel après l’approbation des fédérations internationales »
1. Ce n’est pas lié aux conditions de salaires des agents de sécurité:
« Les salaires sont extrêmement faibles puisque 50 % de nos effectifs sont payés au niveau du Smic. Dans ces conditions, nous ne sommes pas attractifs et donc nous avons énormément de mal à recruter »
Rien n’oblige les sociétés de sécurité de rémunérer les agents de sécurité au barème minimum imposé par les métiers repères, conformément à notre convention collective 3196 .
Oui il y a un minimum, mais rien n’interdit aux sociétés de payer plus. Et le “client” (ici les JO 2024), doivent bien comprendre que de trouver plus de 30 000 CDD, avec une formation d’un mois !
Solution ?
Les entreprises de sécurité privée qui seront sélectionnées par l’organisateur des JO 2024 devront bien intégrer le fait, pour avoir assez de ressources humaines et assumer la commande du client, qu’il leur faudra nécessairement proposer des salaires attractifs (Il le sera déjà “un peu plus” que les CDI à la base, car les 30 000 agents en “CDD” qui seront recrutés pour l’occasion, aurons 10% de prime de précarité, et 10% de congé payé – donc avec un salaire net supérieur de 20% par rapport à un CDI).
Et si ces entreprises de sécurité proposent des salaires attractifs … cela rendra plus attractive cette mission ponctuelle, et donc cela va faciliter la réponse au besoin du client. Et cela aura pour effet d’attirer des profils beaucoup plus intéressant que ceux à qui on propose un salaire au Smic, pour des contraintes professionnelles énormes (Carte pro, déontologie, postes à risques, agressions, stations debout continue, travail de nuit…
Il est donc certains qu’il sera très difficile de trouver des effectifs d’agents de sécurité, en payant 1200€ net, et travailler les week-ends, jour férié … en horaire décalé, des plannings changeant, sur une mission par forcément valorisante ou motivante (Surveiller une barrière, une porte, un parking, etc.) … avec très peu de perspectives d’évolution. Car le besoin est limité dans le temps, et la grande majorité des “postes” créées pour l’occasion ne vont bien entendu pas se poursuivre au-delà de cet événement ponctuel.
2. Peut-on commencer a recruter maintenant pour les JO 2024 ?:
Même en proposant des salaires à 3000 €/mois pour 35 heures, comment voulez-vous recruter des agents de sécurité sans que le “client” (L’organisateur des JO 2024) n’est pas spécifiquement annoncer ses besoins ? Et des besoins qui auront lieu dans … 5 ans ! Et surtout qu’il n’ait pas encore identifié ses prestataires !
25 000 agents ? 30 355 ? 45 488 ? Le montage de chapiteaux ? Durée du démontage ? lieux de résidence des délégations ? durée de leur présence ? besoin de sécurisation des stades ? de Fan-Zone ?…
il y a tellement de facteurs variables, qu’il est juste IMPOSSIBLE de recruter à ce jour. Pas pour des raisons que la convention collective est mauvaise ou les salaires bas, mais juste qu’il n’existe pas encore un chiffrage précis des besoins du client.
Oui, il faudra des agents de sécurité pour les JO 2024. Mais il est bien évident qu’il est impossible de recruter en CDD pour une mission hypothétique dans 5 ans !
3. Monter en gamme en revalorisant les formations ?:
« Il faut que nous puissions monter en gamme en revalorisant les rémunérations mais aussi les formations. Tout cela a un coût. Il faut arrêter la spirale descendante des prix »
Il faut créer un statut “d’auxiliaire de sécurité événementielle ASE“, qui aurait une formation de 70 heures par exemple. Pour faire face justement aux grands événements, demandant beaucoup de ressources humaines . Sans forcément imposer une formation de 5 semaines !
Ces ASE seraient par exemple uniquement employable sur des tâches “simple” de sécurité (surveillance périmétrique, contrôle d’accès, surveillance d’un parking…..), et on imposerait que ces ASE soient encadrés par un “chef d’équipe” (qui aura lui eut une formation “CQP APS” + un module de management, comme un SSIAP 2 par exemple). Cela aura deux effets bénéfiques, créer une perspective de carrière pour les agents de sécurité “à l’année” (devenir chef d’équipe et encadrer des ASE), et permettre de faire face à des besoins fort en main-d’oeuvre.
Car si le pôle-emploi ou la région finance demain les plus de 30 000 formations de ces futurs agents de sécurité, qui auront vraiment un emploi en lien avec cette formation pendant … 2 mois (voir un peu plus pour certains). Quelle gabegie financière pour les finances publiques ! Et, est-il réellement indispensable que l’agent de sécurité qui va surveiller un chapiteau de nuit ou surveiller une sortie de secours, sans public, bénéficie de plus de 175 heures de formation pour assurer cette mission ?
Les clients, veulent-ils réellement cette “montée en gamme” de la formation des agents de sécurité ? Car soyons réaliste, tous les postes en sécurité privée ne nécessitent pas forcément des aptitudes particulières et donc une formation initiale de 175 heures. Et créer des ASE, permettrais de faire face au besoin simple d’un client, quitte à imposer un encadrement intermédiaire obligatoire (comme les SSIAP 1/SSIAP 2). Cela pourrait être l’occasion de créer des niveaux SUR 1, SUR 2, SUR 3 … avec un volume de formation différente.
On ne veut pas créer un nouveau statut d’Auxiliaire de Sécurité Événementiel ?
Cela imposerait une véritable expertise lors de la réponse à l’appel d’offre des JO 2024, mais cela est largement possible.
Par exemple, pour la “sécurité périmétrique” (garder une barrière, déchirer les billets d’entrée, ) ou alors la gestion des flux sur un parking ou à proximité des lieux;
Ce genre de mission pourrais être assurées par des “hôtes d’accueil”, gestionnaires de flux, agent de circulation ou encore des “médiateurs”… par forcément des agents de sécurité !
Hors CSI, hors CNAPS, pas besoin de carte pro ni de formation de 175 heures pour ces médiateurs ou agents d’accueil ! … pour la moralité ? De toute façon, la présence de tout le personnel – même agent de sécurité – sera autorisé ou non en fonction de leur “moralité” (périmètre de protection, instauré par Mr Collomb, le préfet pourra prévoir un contrôle préalable de leurs moralités pour autorisé ou non leur présence sur les lieux).
Donc le but du jeu serait d’identifier les postes qui ne nécessitent pas forcément d’être un agent de sécurité.