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NANCY : UN JEUNE NOCTAMBULE ROUÉ DE COUPS PAR UN VIDEUR

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À 20 piges, et 70 kg tout mouillé, Gabin mène une vie plutôt classique. À l’image de ses potes, le jeune homme profite de ses soirées de fin de semaine pour sortir et descendre, il est vrai, quelques verres. De trop, parfois. Comme il le reconnaît et comme c’était le cas vendredi soir. Aux alentours d’une heure du matin, il décide, avec un de ses amis, de finir la soirée dans un bar de nuit, quai Claude-le-Lorrain.« C’est vrai que j’avais déjà bu », avoue le Nancéien. « Le patron ou ses employés n’auraient d’ailleurs jamais dû le laisser entrer et continuer à le servir », ajoute son père. Vers 2 h, alors qu’il est accoudé au bar, il est agrippé par le col par un des videurs qui le tire brusquement. « Je reconnais que j’ai eu une réaction de défense et que j’ai essayé de lui mettre un taquet ! J’avais trop bu. » Ce qui n’a pas dû plaire à l’agent de sécurité, puisqu’une fois à l’extérieur, Gabin a eu droit à un passage à tabac en règle.

 

Au lieu d’être simplement mis dehors ou remis aux forces de l’ordre si besoin, les coups ont commencé à pleuvoir… Un véritable déluge qui a tourné à l’acharnement. En témoignent les photos qui montrent d’importantes brûlures au niveau de l’omoplate et dans le bas du dos… « J’ai été traîné au sol… » Quant au visage, les marques se passent de commentaire. Le noctambule, opéré il y a six mois, d’une tumeur au cerveau, est défiguré. « Il a continué à me donner des coups de pied à la tête alors que j’étais à terre ! J’ai même été gazé ! » Se demandant ce que son comparse devenait, son pote de soirée se rendait à l’extérieur, assistait à la scène, parvenait à le relever, prenait une droite au passage, avant d’alerter les secours. La victime était prise en charge par les sapeurs-pompiers à 2 h 20 pour un traumatisme facial. Son jeune frère, Enzo, photos à l’appui, revenait quai Claude-le-Lorrain et les collait sous le nez du patron… Qui lui laissait ses coordonnées pour que son père prenne contact avec lui.

Après une période d’observation et des examens de contrôle, Gabin a pu regagner son domicile. Quant au patriarche, au calme olympien vu les circonstances, il est bien venu rendre une petite visite au boss, samedi soir. « Il m’a dit qu’il était désolé de ce qui s’était passé. Je lui ai dit que son rôle se limitait à ne pas servir et à sortir ses clients qui posent problème, pas de les massacrer ! Je lui ai demandé comment il aurait réagi si j’avais fait ça à un de ses enfants… Un videur, ça veut bien dire ce que ça veut dire, il vide, point ! » lâche le pourtant bouillant Paul, qui a su rester zen… « Ce n’est pas facile, croyez-moi ! »

 

«Une réaction excessive»

 

« Lorsque le groupe est arrivé, le jeune homme n’était pas éméché. Nous n’avions pas de raison de ne pas le laisser entrer. Personne ne l’a servi directement et il commençait à devenir pénible avec une de mes serveuses. J’ai donc appelé mon portier pour qu’il le sorte. Dans le couloir, le jeune avait un verre à la main. Le portier lui a demandé de le poser… Il s’est pris une mandale puis un coup dans le dos par un autre jeune. Ce qui l’a fait réagir. Il lui a mis une grosse claque et l’a repoussé. Il est alors tombé sur les tables basses avant d’être tiré pour être mis dehors. Je ne cherche pas d’excuses à mon portier, qui travaille là depuis quatre ans. Il a eu une réaction excessive, c’est vrai. Il s’en est d’ailleurs excusé. Je pense qu’il s’est senti agressé et qu’il a eu peur. Mais je comprends les parents qui ont paniqué. C’est normal, j’aurais réagi certainement de la même façon. Ça fait onze ans que nous dirigeons l’établissement, ce n’est pas notre manière de faire », argumente, de son côté, Mahdi Ainseba, le patron du Quai Son.

Suite à un problème informatique, Gabin n’a pas pu déposer plainte samedi. Il le fera ce lundi avant de se faire examiner par un médecin légiste. Et par son neurologue. « On veut être certain que les coups n’auront pas de répercussions graves… Ils auraient pu le tuer ! » Sujet sensible, les agressions nocturnes dans les rues de la cité ducale sont toujours prises au sérieux par les pouvoirs publics et les services de police. Celle-ci ne devrait pas déroger à la règle.

Yannick VERNINI

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