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Martin-Église : un vol, des coups, et un agent de sécurité qui dégaine sa lacrymo

🧴💥 Un vol dégénère, un agent riposte avec un spray lacrymogène. L’affaire interroge : quand, comment et sous quelles conditions un agent de sécurité peut-il l’utiliser légalement ? Un rappel utile des règles, entre légitime défense et cadre réglementaire strict.

Vol de jeux vidéo : quand la lacrymogène devient un outil de neutralisation

Le 9 avril 2025, dans un supermarché de Martin-Église (Seine-Maritime), un vol à l’étalage banal a pris une tournure violente. Une femme de 37 ans, originaire de Dieppe, a tenté de s’emparer de cinq jeux vidéo Nintendo dissimulés dans un sac à dos. Son compagnon l’attendait à la sortie de secours, moteur de scooter allumé. Les agents de sécurité sont intervenus. L’un d’eux a reçu des coups de poing. L’autre a dégainé... son spray incapacitant de type lacrymogène.

Les faits, relatés dans un article de Maxime Cartier publié le 14 avril 2025 sur Actu.fr, se terminent au commissariat pour le couple, tous deux alcoolisés. La femme sera jugée le 7 novembre. Mais au-delà du fait divers, l’affaire met en lumière une arme souvent mal comprise dans la sécurité privée : la lacrymogène.

Lacrymogène : arme "autorisée" mais encadrée

Contrairement à une idée reçue, l’usage d’un aérosol de défense n’est pas réservé qu'aux policiers. Les agents de sécurité, eux aussi, peuvent être équipés de ce type d’arme... à condition de respecter le Code de la sécurité intérieure. L’article L613-5 permet, dans certaines missions de surveillance autorisé par le préfet, le port d’armes de catégorie D, ce qui inclut les aérosols incapacitants d’une contenance inférieure à 100 ml​.

Mais cette autorisation n’est ni automatique, ni individuelle. Elle suppose que :

  • l’entreprise soit dûment autorisée par le CNAPS à doter ses agents de ce type d’équipement, et bien sûr une autorisation du préfet
  • les agents concernés aient reçu une formation spécifique sur leur usage, et reçu une autorisation de port d'arme individuelle.
  • le port et l’usage soient limités au cadre professionnel et strictement encadrés (pas d’usage en dehors des heures ou des sites surveillés).

Un usage proportionné dans un contexte d’agression

Dans l’affaire de Martin-Église, l’usage du spray incapacitant de type lacrymogène intervient après des violences physiques sur un agent. La situation correspond (a priori ..) au cadre légal prévu par le code pénal (122-5 du CP), et l’agent a vraisemblablement réagi pour protéger son binôme d'une attaque et une menace réel.

Ce recours n’a rien d’anodin. Il s’agit d’une réaction encadrée, qui engage la responsabilité pénale et disciplinaire de l’agent en cas de mauvaise appréciation. L’agent n’a pas le droit de “punir” ou de “corriger”. Il n’intervient que dans l’instant, pour mettre fin à une agression ou prévenir un danger.

Une arme banalisée… mais à manier avec rigueur

L’affaire rappelle un point souvent négligé : un spray incapacitant de type lacrymogène est une arme. Ni gadget, ni accessoire de dissuasion, elle entre dans le champ réglementaire des armes à usage strictement professionnel. Un agent qui s’en équipe sans autorisation formelle ou qui l’utilise en dehors de ses prérogatives s’expose à des sanctions pénales, civiles et administratives.

Ce n’est pas parce qu'un spray incapacitant de type lacrymogène est vendue librement en armurerie qu’elle est utilisable en service sans autorisation.


À retenir

✅ Le port d’un spray incapacitant de type lacrymogène est possible pour un agent de sécurité, sous conditions strictes (article L613-5 CSI), et autorisation préfectorale.
✅ L’autorisation d’armement doit être demandée par l’entreprise, sur requête de son client, pas par l’agent individuellement.
✅ L’agent doit avoir reçu une formation spécifique à l’usage de cette arme (titre reconnu au RNCP).
⚠️ Un usage injustifié ou hors cadre peut entraîner des poursuites pénales et disciplinaires.
⚠️ Le spray incapacitant de type lacrymogène ne peut être utilisé que dans le cadre de la légitime défense .


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