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L'importance d'observer pour un agent de sécurité : retour sur une agression à la Sorbonne

🎯 Un agent agressé lors d’un blocus à la Sorbonne identifie son agresseur grâce à trois détails précis : lunettes, pantalon, voix. 🔍 Ce cas rappelle combien l’observation fine est essentielle dans le métier de la sécurité privée. 👁️‍🗨️💼

Une bande rouge sur des lunettes de piscine : quand un détail condamne

Lorsqu’un agent de sécurité est agressé dans le chaos d’une manifestation, que reste-t-il ? Pas une vidéo. Pas une image nette. Mais un détail. Ou plutôt trois : une bande rouge sur une paire de lunettes de piscine, un pantalon noir reconnaissable, et une voix autoritaire. C’est ce qui a conduit, un an plus tard, à la condamnation d’un étudiant.

Le 7 mai 2024, la Sorbonne est le théâtre d’un blocus propalestinien. Vers 19 h, un groupe d’une quarantaine de manifestants masqués tente de forcer l’entrée d’un amphithéâtre. Dans la mêlée, un agent de sécurité est violemment bousculé et étranglé. Il décrit une agression brutale : « poussé violemment et étranglé par-devant », avec en prime un doigt tordu. Le même soir, Luiggi D., étudiant à Nanterre, est interpellé. Il nie tout en bloc : « Ce n’était pas moi », affirme-t-il au tribunal correctionnel de Paris, le 8 avril 2025.

Mais selon l’agent, la reconnaissance est formelle. Il identifie Luiggi D. sur trois critères précis : « Une bande rouge sur ses lunettes de protection, son pantalon, et sa voix. » Il ajoute : « Je l’ai suivi, je l’ai observé, et je l’ai reconnu formellement. À moins qu’il ait un jumeau, c’était lui. » (Le Point, 9 avril 2025).

Le tribunal n’a pas douté de sa sincérité : Luiggi D. a été condamné à six mois de prison avec sursis, 140 heures de travaux d’intérêt général, et obligation d’indemniser la victime. Il a fait appel.

Une rigueur d’observation déterminante

Ce cas met en lumière un aspect fondamental du métier d’agent de sécurité : la capacité à observer, à discriminer dans la confusion, à mémoriser malgré le stress. Ici, pas de reconnaissance faciale : le visage était masqué. L’identification repose sur des éléments secondaires, mais suffisamment distinctifs pour convaincre des magistrats.

Dans un attroupement, sous tension, un professionnel formé ne cherche pas un nom : il repère une coupe de vêtement, un détail inhabituel sur un accessoire, un comportement, un ton de voix. Ce sont ces indices qui donnent du poids à un témoignage. Dans cette affaire, c’est ce qui a fait toute la différence.

Une compétence à valoriser

L’agent n’a pas improvisé. Il n’a pas brodé. Il a décrit avec précision ce qu’il a vu et entendu, sans extrapoler. Et le tribunal s’est appuyé sur cela pour juger. À l’heure où certains questionnent encore l’utilité de la formation continue, ou la pertinence d’une observation méthodique dans les métiers de la sécurité privée, cette affaire rappelle une réalité simple : la crédibilité d’un agent repose sur sa précision. Sur sa capacité à transformer des perceptions en éléments vérifiables.

Ce n’est pas le nombre de caméras ou les diplômes d'un agent qui protège un site, c’est la qualité de ceux qui l’observent. À condition de ne rien laisser passer. Pas même une bande rouge sur des lunettes de piscine.

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