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Escalade de violence en Nouvelle-Calédonie : L'État d'urgence déclaré

🔥🚨 #ÉtatDUrgence en #NouvelleCalédonie 🇳🇨! Suite à des émeutes déclenchées par une révision constitutionnelle, un état de crise sans précédent secoue l'île. Le FLNKS appelle au calme, mais la tension reste vive. #Crise #Sécurité 🕊️👮‍♂️

Photo by Pawel Janiak / Unsplash

Table des matières

Paris, 15 mai 2024 - La Nouvelle-Calédonie est plongée dans un état de crise sans précédent. Suite à l'adoption par l'Assemblée nationale de la révision constitutionnelle qui modifie le corps électoral pour les scrutins provinciaux, une vague d'émeutes a éclaté. Cette réforme est vivement contestée par les indépendantistes, qui y voient une menace pour le poids électoral des Kanaks. Le Front de Libération Nationale Kanak et Socialiste (FLNKS) a appelé au calme, malgré les tensions.

L'application TikTok vient d'être interdite en Nouvelle-Calédonie suite aux émeutes en cours, et l'armée est déployée pour sécuriser les ports et l'aéroport de l'île.

Un bilan tragique et des mesures exceptionnelles

Au moins trois personnes ont perdu la vie dans ces troubles, et un jeune gendarme, Nicolas Molinari, membre de l'escadron de gendarmerie mobile de Melun, a été mortellement blessé par balle. Ces événements tragiques ont conduit à la déclaration de l'état d'urgence sur l'île, effective depuis 20 heures, heure de Paris.

Le président Emmanuel Macron, exprimant sa "vive émotion", a souligné que "la Nation pense à sa famille, à ses proches, à tous ses frères d'armes dont l'engagement pour nous protéger force le respect". Dans la foulée, une cellule interministérielle de crise a été organisée par Gabriel Attal au ministère de l'Intérieur pour assurer l'application de l'état d'urgence.

Réponses Gouvernementales et locales

Les autorités disposent désormais de pouvoirs étendus, incluant des interdictions de circulation, des assignations à résidence, et des perquisitions, pour tenter de restaurer l'ordre. En outre, 500 policiers et gendarmes supplémentaires seront déployés pour renforcer les 1800 déjà sur place, selon le ministère de l'Intérieur.

Le Premier ministre Gabriel Attal a souligné la gravité de la situation et a réitéré l'engagement du gouvernement à rétablir la paix. De son côté, le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a déclaré que les violences observées n'étaient "pas liées à la politique", impliquant des acteurs non politiques dans les troubles.

Une communauté en souffrance et en quête de dialogue

La situation en Nouvelle-Calédonie a également provoqué un émoi international, avec des appels au calme émanant de diverses factions politiques. Jean-Luc Mélenchon a exigé une "paix immédiate" et a appelé le gouvernement à éviter toute escalade. De son côté, Marine Le Pen a souligné que le "drame" touchant la nation devait être rapidement résolu pour permettre un dialogue constructif.

Sur place, les résidents s'organisent : certains ont formé des milices pour protéger leurs quartiers, tandis que d'autres érigent des barrages pour contrôler les mouvements des militants indépendantistes. L'air est saturé de particules fines dues aux incendies, exacerbant la crise sanitaire en cours.

Vers un avenir incertain

Avec un bilan humain déjà lourd et des infrastructures endommagées, la Nouvelle-Calédonie se trouve à un tournant crucial. La réponse du gouvernement dans les jours à venir sera déterminante pour l'avenir politique et social de l'île. Alors que le dialogue semble être la clé, la mise en œuvre de l'état d'urgence soulève des questions sur l'équilibre entre sécurité et respect des libertés civiles dans ce territoire lointain mais stratégique de la République française.

ETAT D'URGENCE ?

Un décret présidentiel, signé par Emmanuel Macron et entré en vigueur aujourd'hui, a déclaré l'état d'urgence sur l'ensemble du territoire de la Nouvelle-Calédonie. Ce décret, numéro 2024-436, est fondé sur la loi du 3 avril 1955, une loi conçue pour permettre au gouvernement de gérer des situations de crise aiguë.

L'article 11 de la loi du 3 avril 1955 relative à l'état d'urgence en France détaille plusieurs mesures que les autorités peuvent mettre en œuvre pour maintenir ou restaurer l'ordre public. Ces mesures incluent la possibilité de réglementer ou d'interdire la circulation des personnes et des véhicules dans certaines zones et à certains moments. Les autorités peuvent aussi imposer des zones de protection ou de sécurité où le séjour des personnes est réglementé. De plus, l'article 11 permet aux autorités de prendre des mesures pour contrôler la presse et les publications de toutes natures, ainsi que toute forme de communication au public par voie électronique, afin de prévenir ou de stopper la diffusion d'informations pouvant exacerber les tensions ou menacer l'ordre public.

En outre, l'article autorise les préfets à ordonner la fermeture provisoire de salles de spectacles, de débits de boissons et de lieux de réunion de toute nature. Cette disposition vise à limiter les rassemblements pouvant conduire à des troubles. Les préfets peuvent également prendre des mesures pour assurer le contrôle des personnes suspectées de constituer une menace pour la sécurité publique, y compris l'assignation à résidence. Enfin, l'article 11 donne la possibilité de procéder à des perquisitions à domicile de jour et de nuit, une mesure exceptionnelle justifiée par la nécessité d'agir rapidement en situation de crise. Ces dispositions confèrent aux autorités des pouvoirs étendus pour intervenir efficacement lors de circonstances jugées exceptionnelles, tout en soulevant des questions importantes sur l'équilibre entre la sécurité et les libertés individuelles.

Implication

L'application du décret est supervisée par le Premier ministre Gabriel Attal, le ministre de l'Intérieur et des Outre-mer Gérald Darmanin, ainsi que le garde des sceaux, ministre de la justice, Éric Dupond-Moretti. Chacun est chargé de l'application des mesures dans le cadre de ses fonctions respectives.

Contexte légal et historique


La loi de 1955 a été plusieurs fois invoquée dans l'histoire récente de la France, notamment lors des attentats de 2015 et des mouvements sociaux d'envergure. Sa réactivation pour la Nouvelle-Calédonie en 2024 soulève des questions sur les tensions ou les risques spécifiques à cette région du Pacifique.

Un précédent à suivre
Alors que le décret prend effet ce soir à 20 heures (heure de Paris), les jours à venir seront déterminants pour évaluer l'impact de l'état d'urgence sur la vie quotidienne en Nouvelle-Calédonie et la stabilité de la région. Le gouvernement devra naviguer entre la gestion de la sécurité et le respect des droits fondamentaux, un équilibre toujours délicat en période de crise.

Décret n° 2024-436 du 15 mai 2024 portant application de la loi n° 55-385 du 3 avril 1955 - Légifrance
Décret n° 2024-436 du 15 mai 2024 portant application de la loi n° 55-385 du 3 avril 1955
Décret n° 2024-437 du 15 mai 2024 relatif à l’application de la loi n° 55-385 du 3 avril 1955 - Légifrance
Décret n° 2024-437 du 15 mai 2024 relatif à l’application de la loi n° 55-385 du 3 avril 1955

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