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Mais quel est donc le deuxième fournisseur d’emplois en Nouvelle-Calédonie, juste derrière l’incontournable mine ? La sécurité privée ! Un secteur d’activité qui, en s’illustrant dans les chroniques judiciaires, a mauvaise réputation. Pourtant, avec au moins 1 500 personnes dans la profession, ils sont incontournables et visibles dans tous les magasins, stations-services, établissements festifs…

Sauf qu’aujourd’hui, il faut normaliser la profession. Voire la moraliser. Une intention noble, qui se traduit à présent par des outils et des mesures concrètes pour entamer une mutation nécessaire. « Il y a déjà beaucoup de salariés et de dirigeants qui travaillent en toute légalité, insiste Éric Paluch, nouveau chef de la délégation territoriale du conseil national des activités privées de sécurité (CNAPS), en charge d’accompagner agents et dirigeants vers une professionnalisation du secteur et de donner les agréments. Mais certains à l’inverse sont encore dans l’illégalité totale, et n’ont même pas déposé de dossier pour exercer ce métier. »

Des contrôles cette année

Si une trentaine d’entreprises se sont très rapidement pliées à la demande d’agréments, en se chargeant de permettre à leurs employés d’obtenir la formation diplômante, 25 n’ont pas donné suite aux demandes de complément du CNAPS.

Des entreprises qui continuent pourtant de prendre des marchés, en toute impunité. Sauf que cela devrait rapidement changer.

« Des agents du CNAPS venus de Paris devraient venir contrôler les entreprises de sécurité de Nouvelle-Calédonie le second semestre de l’année », indique Éric Paluch. Une nouvelle qui satisfait un grand nombre d’entreprises. « C’est une très bonne nouvelle, assure Éric Ries, à la tête d’une grande société de sécurité privée. Parce qu’aujourd’hui, il y a des entreprises qui volent des parts de marché importantes. C’est un signe positif. Mais lorsque vous évoquez 25 entreprises qui travaillent dans l’illégalité, c’est l’arbre qui cache la forêt. Il va falloir du temps pour que ça change, car même certains élus ne prennent pas encore en compte le fait que des entreprises de sécurité n’ont pas d’agrément. »

Dissuasif donc, mais pas forcément l’unique réponse.

D’autant que le responsable du CNAPS n’est pas dupe. Il doit faire face à une autre réalité : celles d’employés irréprochables qui exercent sans faire de vagues depuis des années.

« VAE » pour les anciens

« Pour ce qui est du contrôle des salariés, je souhaite que ce soit dans une démarche pédagogique. Nous sommes là pour accompagner les professionnels, pas pour les empêcher de travailler. » Faudra-t-il les renvoyer à l’école ?

« Nous avons actuellement 200 cas de salariés dans cette situation, concède-t-il. Si l’enquête de personnalité (Notamment un casier judiciaire vierge, NDLR) est satisfaisante, nous allons leur faire bénéficier d’une validation des acquis par l’expérience. C’est une mesure qui va être présentée aux chefs d’entreprise à la fin du mois. »

Pas question de laisser des hommes sur la route. Ceux qui échapperont à la formation sont également les titulaires d’un CAP ou d’un Bac pro sécurité. Reste ensuite le cas des patentés, non-inscrits à la Cafat, qui sont actuellement inchiffrables. « Mais nous allons dans le bon sens, concède Éric Ries. Reste à régler le problème de la formation (lire plus bas) et à savoir si d’autres contrôles se réaliseront chaque année. »

Déjà un centre agréé en Nouvelle-Calédonie

Nécessaire mais coûteuse, la formation des agents de sécurité est désormais possible en Nouvelle-Calédonie.

Avant, il fallait envoyer les agents se former en Métropole. Depuis le mois de février, on peut à présent le faire ici, grâce à l’ouverture d’un organisme agréé par le gouvernement. « D’autres devraient bientôt voir le jour, précise Éric Paluch. C’est une formation qui coûte aux alentours de 150 000 francs par employé, où sont enseignés divers modules comme les gestes de premiers secours ou encore de self-control. Des cours de droit sont également donnés. » Une formation qui coûte encore trop chère aux yeux des entrepreneurs. « Tout cela se chiffre en millions, s’agace Éric Ries, à la tête d’une société de sécurité. Il faut compter le prix de la formation, payer en même temps le salarié puis payer le salarié qui le remplace. En plus de ça, il faut se dire qu’il va falloir y envoyer une cinquantaine de salariés. » « Ce qui est probable, c’est qu’une partie sera financée par les collectivités », annonçait déjà dans nos colonnes le 11 septembre, Dominique Faudet-Bauvais, de la Direction de la formation professionnelle continue. Depuis, aucune source de financement n’aurait été clairement évoquée auprès des entrepreneurs. « Mais des pistes sont sérieusement étudiées », assure Éric Paluch.

C’est peut-être l’un des enjeux à venir. À présent, tous les outils et les dispositifs sont mis en place par le gouvernement et le CNAPS pour faire de la profession d’agent de sécurité privée une profession irréprochable. D’ailleurs chaque nouveau diplôme donné est accompagné d’un code de déontologie.

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