Aller au contenu

Faire de la formation d'agents de sécurité armé sans aucun contrôle ? C'est possible !

Table des matières

Comme vous le savez, pour faire de la formation d’agent de sécurité armé il faut, entre autres:
-> avoir eu un certificateur indépendant qui passe au peigne fin: les locaux, les formateurs, le matériel, les processus, … et qui reviens aux minima chaque année contrôlée
-> Avoir un certain type de matériels: bouclier de frappe, etc .-
> Avoir une autorisation du CNAPS
-> Déclarer les sessions et examen au CNAPS
-> Présence du CNAPS à chaque examen
-> Avoir une autorisation préalable du CNAPS pour les agents de sécurité qui veulent se former “ASR”
-> Respecter un code de déontologie, et être sous l’autorité du CNAPS et du code de la sécurité intérieure (publicité, contraintes, …)

 

credit photos: linkedin – photo publique

Et si je vous disais qu’il y avait un moyen pour ne pas être soumis à toutes ces contraintes, et qui coûte très cher ?

Oui car il y a moyen de ne pas être sous l’autorité du CNAPS, ou tout simplement du CSI (livre VI): Il faut être un établissement public ou même un lycée privée en contrat avec l’état  !

Et le CNAM la bien compris ! Le conservatoire national des arts et métiers (Cnam) est un grand établissement public à caractère scientifique, culturel et professionnel. Il est placé sous la tutelle du Ministère de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation. Au niveau national, le Cnam est financé par l’État à hauteur de 68% de ses ressources.  Le Cnam Bretagne est quant à lui soutenu par la Région Bretagne (29% de ses ressources) et certaines collectivités locales (département des Côtes-d’Armor, agglomérations de Saint-Brieuc, Lannion).

Autre gros avantage pour le CNAM: certaines de ces formations peuvent être inscrite “de droit” au RNCP (c’est-à-dire sans le contrôle ou la validation de France Compétence). Le futur diplôme ASR du CNAM bénéficiera-t-il de cette inscription ” de droit” ?

Le CNAM Bretagne est donc entrain de mettre en place une “future formation ASR“, avec notamment le “soutien” de la FFTir. Ces formations “ASR” se  passeraient au CNTS (Centre National de Tir Sportif) géré par la FFTir (Association loi 1901).
Le CNTS a été financé via une augmentation de 14€ de la licence de tir payée tous les ans par tous les licenciés de la FFTir. Le CNTS a coûté 29 M€ dont 3 M€ de subventions de l’état dans le cadre du Centre national du développement du sport .

Le CNTS a été notamment construit pour “répondre” au niveau régional, aux demandes des institutionnels, des corps constitués ou des organismes privés, en raison de l’absence d’installations adaptées pour l’entraînement et pour la formation au tir (Police nationale, Gendarmerie, police municipale, …).

Une concurrence déloyale ?

On peut dire sereinement qu”il y a une concurrence déloyale par rapport aux organismes privés , car :
– 1: Le CNAM et la FFTir reçoivent des subventions de l’État/région
– 2: Ils n’auront pas de contraintes d’organisation (certification, déclaration de session, matériels minimums, …)
– 3: Ils n’auront pas les mêmes contraintes financières, dû à la certification (plusieurs milliers d’Euros)
Donc ces établissements publics bénéficient d’avantages concurrentiels par rapport à celles du privé.

 

Pourquoi et surtout comment la FFTir est dans la boucle ?

Oui car, à priori, la FFTir est une fédération SPORTIVE, régie par la loi 1901, qui est chargée de l’organisation et du développement du tir sportif de loisir et de compétition.

La FFTir est une fédération “agréée” par le ministre des sports, car elle participe à la mise en oeuvre des missions de service public relatives au développement et à la démocratisation des activités physiques et sportives.

En quoi participer à la formation d’ASR est une activité qui développe le tir sportif ou de compétition ?
Comment le CNTS, payé en grande partie par les membres/adhérents (SPORTIF !) , peut-être mis à disposition pour de la formation professionnelle et continue de la police municipale, militaires, policiers ou bientôt des ASR ? Car là , on est encore plus “loin” des statuts de la FFTir qui est, je vous le rappel: TIR SPORTIF DE LOISIR ET DE COMPÉTITION :

 

Donc former ou mettre à disposition ses installations de tir pour des ASR, des policiers ou gendarmes dans le cadre de formations professionnelles est contraire à l’objet même de la FFTir (statut Adopté par l’assemblée Générale Extraordinaire du 8 octobre 2016) .

On pourrait extrapoler aussi sur le fait qu’il pourrait perdre leur agrément de “fédération” du ministère des sports … car mettre à disposition des stands de tir (ou le CNTS) ou encore des moniteurs de tirs pour de la formation professionnelle pour des policiers ou agents de sécurité … ce n’est absolument pas prévu par les statuts de la FFTIR ! Et ce n’est absolument pas pour ce type de “service” que la FFTir reçoit des subventions et des aides de l’État !

De plus, la pratique sportive de la FFTir qui se rapprocherais le plus à la formation professionnelle d’agent de sécurité armé ou pour des policiers ou militaire est le TSV (Tir Sportif de Vitesse). Or la pratique du Tir Sportif de Vitesse est exclusivement sportive et débouche obligatoirement sur la compétition. Cette discipline de tir sportif est reconnue depuis 1978 par la FFTir et est régie au niveau international par l’IPSC (International Practical Shooting Confédération). C’est d’ailleurs la seule discipline sportive de la FFTir qui inclu l’usage d’une arme portée à l’étui (dégainé) ou développant des aspects connexes avec l’activité
tels que tir en déplacement, utilisation de cibles IPSC, (commandements, scénarios, …). 

Donc on le voit, la formation professionnelle ou continue d’agents de sécurité armés ou de policiers dans des stands gérés par la FFTir est impossible .. car :
– 1 : C’est contraire au statut de la FFTIR
– 2 : S’entraîner à dégainer ou tirer en mouvement ne peut-être fait que sous le cadre du TSV (Qui est exclusivement et limitativement dédié à de la compétition, et pas du tout à du tir “professionnel”).
– 3 : Un stand de tir agréé FFTir qui ferait du tir en mouvement, avec une arme à l’étui (Hors TSV) risquerait une forte sanction de la part de la FFTIR ( pouvant aller jusqu’à la radiation du club ou de la personne)

 

La boite de pandore si cela se concrétise …

L’armement est un sujet très sensible, notamment dans le domaine de la sécurité privée.  Et l’on peut vite voir de tout et du n’importe quoi en matière d’armement ..
En effet  les lycées, les Greta ou les universités peuvent vendre des formations reconnues en sécurité privée sans être soumis au CNAPS ni à une certification “de compétence professionnelle” contrairement aux organismes privés de formation en sécurité.

Formation initiale en armement, formation continue ou entrainement régulier au tir : à la fin, ils seront titulaires d’un titre reconnu par l’État pour porter une arme … sans aucun contrôle du CNAPS ou du ministère de l’intérieur le long du parcours de formation !

Le stagiaire a-t-il bien au moins 80 % des impacts dans la cible ? Respect-il bien les protocoles de sécurité ? Connaît-il correctement les règles d’engagements ? Personne d’extérieur et  d’indépendant pour “vérifier” cela tout au long du parcours de formation … contrairement à un organisme privé à qui on impose un mille-feuille de contraintes, et surtout la présence du CNAPS pour chaque examen  !

Donc là, nous sommes dans un énorme “trou” dans la raquette réglementaire: C’est open-bar pour la formation d’agents de sécurité armés !

commentaires

Dernier

Obligations administratives en sécurité privée : Le piège de la négligence sur les titres de séjour

Obligations administratives en sécurité privée : Le piège de la négligence sur les titres de séjour

Le CNAPS prend des mesures sévères face à un manquement administratif. Mais pourquoi cette étape de vérification est-elle si cruciale ? Quels sont les risques encourus par les employeurs et les étapes essentielles pour éviter une sanction ? 📑💸 Découvrez les obligations clés 💼👮

Membres Publique
Le CNAPS frappe fort ! : 7500 € d'amende et 7 ans d'interdiction contre un agent de sécurité déloyal envers sont employeur !

Le CNAPS frappe fort ! : 7500 € d'amende et 7 ans d'interdiction contre un agent de sécurité déloyal envers sont employeur !

🔒Le CNAPS frappe fort ! Un agent de sécurité écope d'une sanction exemplaire : 7 ans d'interdiction et 7 500 € d'amende 💶 pour déloyauté et manquement grave aux règles éthiques. Cette décision souligne l'importance de l'intégrité dans la sécurité privée. #Sécurité #Éthique

Membres Publique
Politique de confidentialité Politique relative aux Cookies Conditions Générales