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Charleroi devient la première ville belge à adopter une mesure inédite en matière de sécurité publique. Selon une information rapportée par La Nouvelle Gazette, le conseil communal, composé d'une majorité PS-Les Engagés-Ecolo, a approuvé l'instauration de zones "vigilis", un dispositif qui permet à des agents de sécurité privés d'intervenir dans certains espaces publics. Ce projet, encore en phase pilote, concerne deux zones spécifiques de la ville : le CampusUCharleroi et les abords du centre commercial Rive Gauche.
Un partenariat public-privé en faveur de la sécurité
Le concept des zones "vigilis" marque une nouvelle étape dans la coopération entre les autorités publiques et le secteur privé en matière de sécurité. Concrètement, les agents de gardiennage, déjà en activité dans ces secteurs privés, auront désormais la possibilité d'étendre certaines de leurs missions à des zones publiques adjacentes. Ainsi, sur le site du CampusUCharleroi, qui regroupe les bâtiments Solvay, Gramme et Maçonnerie, ainsi qu'aux abords immédiats du centre commercial Rive Gauche à la Ville Basse, les agents pourront intervenir sur des portions de l'espace public.
Des zones clairement délimitées
Toujours selon La Nouvelle Gazette, des panneaux "vigilis" seront installés sur place pour signaler ces nouvelles zones de sécurité. Ils délimiteront précisément les périmètres concernés, notamment une partie de la place Buisset, de la place Verte et le passage de la Bourse. Ce dernier, bien qu'intégrant le centre commercial, conserve son statut de voirie communale. Les zones "vigilis" restent sous la responsabilité des autorités locales, mais permettent une collaboration renforcée avec le secteur privé pour assurer la tranquillité des citoyens et des usagers de ces espaces.
Une première en Belgique, une initiative qui interroge
L'initiative de Charleroi, telle que rapportée par La Nouvelle Gazette, est une première en Belgique et pourrait faire école dans d'autres villes du pays. Toutefois, elle suscite aussi des interrogations. La présence d'agents privés dans l'espace public soulève des questions sur les limites de leurs compétences, la coordination avec les forces de l'ordre et la protection des droits des citoyens.
Pour la majorité communale, il s'agit d'une réponse pragmatique à la demande croissante de sécurité, particulièrement dans des zones sensibles où la fréquentation est dense. Cependant, les contours de cette expérimentation seront scrutés de près, tant par les partisans d'une meilleure sécurité que par ceux qui craignent une privatisation rampante de l'espace public.
Charleroi ouvre donc la voie à une nouvelle forme de gestion de la sécurité urbaine. Reste à voir si cette innovation sera un succès durable ou un projet éphémère. Quoi qu'il en soit, elle marque une étape importante dans le débat sur le rôle du secteur privé dans la sécurité publique.