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Ancien militaire devenu agent de sécurité en charge d’un bâtiment administratif, Aurélien C. est suspecté d’avoir projeté une action violente contre la communauté juive. A son domicile de Limoges (Haute-Vienne), les policiers de la DGSI qui l’ont interpellé mardi matin ont trouvé des engins incendiaires, contenant des clous et des boulons.
Le suspect était en effet affecté comme agent de sécurité à l’agence de services et de paiement (ASP) de Limoges, un établissement public sous tutelle des ministres de l’Agriculture et du Travail. « Il travaillait pour un prestataire et assurait la sécurité chez nous depuis quatre ou cinq ans, confirme l’ASP. »
Aurélien C. avait été condamné à quatre mois ferme en mai 2019 – il était absent à l’audience – après avoir proféré des menaces de mort à l’encontre de militants de SOS Racisme.
Sa carte d’agent de sécurité est toujours valide
Aurélien C. était bien titulaire d’une carte professionnelle d’agent de sécurité, attribuée en novembre 2015 pour une durée de cinq ans. Contacté, Mondial Protection, l’employeur d’Aurélien C. se défend « d’avoir les compétences pour supprimer la carte professionnelle d’un salarié ». En fait, la profession est contrôlée par le conseil national des activités privées de sécurité (un établissement public administratif placé sous la tutelle du ministère de l’Intérieur), qui délivre les cartes professionnelles. « Nous avons mis en place des contrôles hebdomadaires et la carte de ce salarié a toujours été valide ». Selon Mondial Protection, « elle l’est toujours ce jeudi ». Contacté le ministère de l’Intérieur n’avait pas donné suite, hier soir, à nos sollicitations.
Pourquoi sa carte est toujours valide malgré une condamnation en 2019 à 4 mois de prison ferme ?
Tout simplement car il n’existe aucune “communication” automatique entre la justice et le CNAPS. Aucun “matching” quand un agent de sécurité se fait condamner par la justice.
Ce n’est que lors de la demande de renouvellement de sa carte professionnelle, ou lors d’un contrôle de moralité “inopiné” du CNAPS sur sa carte professionnelle (TAJ, FPR et B2), que le CNAPS peut “supprimer”celle-ci à cause de cette condamnation.
Il me semble que le CNAPS essai actuellement, de passer tous les titulaires d’une carte professionnelle à un nouveau criblage de “moralité” – en dehors d’une demande de renouvellement – sur une fréquence de 18 mois pour tout le monde.