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Attentats du 13 novembre : le témoignage d'un agent de sécurité du Stade de France [assemblée nationale]

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VIDÉO – Omar Dmoughi, vigile au Stade de France, a raconté, mercredi, devant une commission d’enquête parlementaire, comment il a évité un carnage en repoussant, ce soir du 13 novembre, un kamikaze qui tentait d’entrer dans l’enceinte.

 

Encore sous le choc, Omar Dmoughi, 32 ans, a du mal à raconter ce qu’il a vécu le vendredi 13 novembre aux abords du Stade de France, où se jouait le match de football France-Allemagne. Mercredi, devant la commission d’enquête parlementaire sur les attentats, il a néanmoins tenté de raconter ce qu’il a vu, porte G, alors qu’il gardait l’entrée du stade. «C’était un jour normal, un jour comme tous les jours», explique le vigile. Dans la file des spectateurs, il voit un jeune, de «23 ou 24 ans» selon ses mots, et qui le regarde «dans les yeux». Omar Dmoughi croit d’abord à un «policier en civil». Il s’agit en réalité d’un des trois kamikazes qui activera sa ceinture explosive ce soir-là. Le jeune est vêtu d’une «doudoune noire et d’un pantalon en jean», indique Omar Dmoughi, qui ajoute «le voir bouger et faire plusieurs allers-retours» devant la porte G, où il est positionné.

 

Une première explosion rententit, rue Jules-Rimet, à hauteur de la porte D du stade. Omar Dmoughi explique n’avoir rien vu. «J’ai juste vu un camion bouger à cause de la puissance de l’explosion. Après, je suis sorti pour évacuer du monde, c’était le chaos. La porte était ouverte pour les retardataires, on pouvait rentrer facilement, et là je me dis “Ça va être le carnage”’», raconte difficilement le vigile. Les forces de sécurité se dirigent en masse vers le lieu de la première explosion, laissant Omar Dmoughi «tout seul».

 

«J’ai évité un carnage»

Le jeune homme en «doudoune noire» cherche à ce moment-là à rentrer dans l’enceinte du stade par la porte G. Omar Dmoughi s’interpose en s’adressant directement lui. «Je lui ai dit “Arrêtez, vous allez où monsieur? Poussez-vous, poussez-vous.” Il m’a regardé dans les yeux, a fait deux pas en arrière et a explosé sa ceinture. Il y avait un monsieur derrière. C’était un papa, type européen. Il m’a demandé de l’aide.» Mais, tétanisé par la peur, Omar Dmoughi ne parvient pas à le secourir: «Je ne pouvais plus bouger mes jambes», se désole Omar Dmoughi. «Tout le temps je le vois devant moi, quand je dors je le vois. Même là, je le vois.» L’homme est finalement décédé, quelques minutes plus tard. Il s’agissait de Manuel Dias, un père de famille de 63 ans.

Très vite, le vigile se rend compte qu’il a «évité un carnage» en empêchant le kamikaze de pénétrer dans l’enceinte du stade. Amené à l’hôpital, Omar Dmoughi pourra finalement repartir rapidement. Le vigile assure qu’il n’a pas été «bien pris en charge». «Je suis trop stressé, je suis pas bien. Je serre les dents jusqu’à ce que ça saigne», constate Omar Dmoughi, qui a dû être admis plus tard en hôpital psychiatrique. Le 29 février prochain, le titre de séjour d’Omar Dmoughi, de nationalité marocaine, expirera. Dans un soupir, il finit simplement en disant ne pas comprendre s’il est, ou non, une victime des attentats.

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