Table des matières
Les vols dans les magasins sont repartis à la hausse en France entre la mi-2010 et la mi-2011, progressant de 2,9 % en valeur, selon une étude publiée mardi 18 octobre, qui souligne une “professionnalisation” du vol à l’étalage.
L’étude, réalisée dans quarante-trois pays par le Centre de recherche dans la distribution (Center for Retail Research, basé en Angleterre) auprès de 1 187 groupes pour la société de sécurité Checkpoint Systems, mesure la “démarque inconnue”, c’est-à-dire la différence entre les stocks théoriques et réels, qui résulte de vols, mais aussi d’erreurs administratives ou des fournisseurs.
PROFESSIONNALISATION
“Des voleurs mieux renseignés déjouent plus facilement les dispositifs standard de sécurité et ceux qui se font attraper sont les voleurs qui restent occasionnels, avec des montants moins élevés”, a commenté Cédric Brossard, directeur marketing pour la division textile Europe de Checkpoint Systems.
“Il y a une professionnalisation du vol”, qui devient “un vrai métier pour certaines personnes, avec de vraies commandes”, a-t-il ajouté, évoquant “énormément de distributeurs qui estiment avoir subi une augmentation de la criminalité organisée”, assurant encore que “dès qu’il y a un nouveau produit, il peut générer un marché noir”.
En France, la facture pour les distributeurs est repartie à la hausse, pour renouer avec le montant atteint deux ans plus tôt, soit 4,9 milliards d’euros, ou 1,40 % du chiffre d’affaires, contre 4,7 milliards d’euros ou 1,36 % des ventes il y a un an. Les distributeurs estiment que les vols sont commis à 44 % par les clients, 30,1 % par le personnel et 7,2 % par les fournisseurs. L’étude compare la facture des vols dans les magasins à un impôt annuel de 200 euros par foyer français.
En Europe, les larcins ont progressé plus fortement, de 7,8 %, mais à une proportion moindre, 1,39 % des ventes ou 36,23 milliards d’euros. Les produits onéreux de marques connues et de petite taille, plus faciles à dissimuler et à revendre, sont restés au centre des convoitises.
PALMARÈS DES PRODUITS LES PLUS VOLÉS
Au palmarès des produits les plus dérobés, les accessoires de mode, des produits alimentaires haut de gamme, comme les plats cuisinés et les spiritueux, des articles de santé et de beauté, comme les produits de rasage et les parfums, ou des produits technologiques, comme les lecteurs MP3 et les smartphones.
La hausse de la démarque inconnue est intervenue malgré une progression de près de 2 % à 8,45 milliards d’euros des dépenses en matière de sécurité et de prévention des pertes en Europe, à 0,3 % du chiffre d’affaires des distributeurs. Au niveau mondial, les vols ont progressé de 6,6 % à 88,88 milliards d’euros, soit 1,45 % des ventes, contre 1,36 % un an plut tôt.