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Malgré les efforts importants consentis par la branche pour assurer à ses collaborateurs une évolution de leur rémunération dans un environnement et contexte économique difficiles, notre 1ère catégorie de personnel (agents qualifiés au coefficient 120) est donc “rattrapée” sinon dépassée par la revalorisation de juillet 2012.
D’où ce numéro spécial explicatif sur les effets en terme d’augmentation des coûts sociaux pour ce qui les concerne.
Mais ce numéro spécial nous donne aussi l’opportunité d’aller au-delà de la seule problématique quelque peu réductrice du SMIC.
NE PAS OUBLIER LES CHARGES DE STRUCTURE …
En effet, dans un secteur dont le chiffre d’affaires est à près de 82% constitué par les salaires et les charges, et dont la rentabilité des prestataires est notoirement insuffisante (moyenne de 1%) sinon inexistante ou négative, il est indispensable de parler et chiffrer vrai. Surtout en termes de prix de revient minimum respectant l’ensemble des obligations sociales et réglementaires pour permettre à chacun des partenaires de l’acte d’achat de prendre ses responsabilités.
Du moins pour ce qui concerne la partie minimum légale en question. Car une entreprise compétitive susceptible de satisfaire des exigences de prestations de service de qualité, c’est, en PLUS de la masse salariale, des charges fixes, elles aussi croissantes. Ces charges d’exploitation, de gestion, d’encadrement, de logistique,… certes évolutives selon les structures et les stratégies des entreprises, sont bien réelles et concrètes. Et enfin, une entreprise compétitive, c’est aussi un niveau de marge suffisant pour pérenniser les savoir faire et s’adapter aux besoins et aux multiples nouvelles contraintes.
PERSPECTIVE 2013 : UNE PRÉVISION DE + 5% À DÉTAILLER
Puisque les 3/4 de l’augmentation du SMIC de juillet 2012 sont constitués en à-valoir sur la prochaine majoration légale du SMIC de janvier 2013, il est légitime d’évoquer ici, au moins à titre prévisionnel, les perspectives pour l’année prochaine. Bien qu’il soit un peu tôt pour calculer et justifier avec fiabilité tous les impacts des mesures annoncées, y compris les pertes d’exonération sur les heures supplémentaires dès cette rentrée 2012, on peut envisager à ce stade une fourchette comprise entre +5 et +6%. Nous y reviendrons en temps utile sans pour autant oublier qu’il ne s’agit que de tendances indicatrices.
PROPOSITION DU SNES : FAIRE DU COEFFICIENT 130, LE PREMIER NIVEAU DE LA GRILLE, RECALÉ PAR RAPPORT AU SMIC
Enfin, si les clients et donneurs d’ordre sont nos indispensables partenaires, le SNES rappelle ici que nos salariés sont le maillon indispensable de la chaîne de sécurité privée. Le SNES saisit cette occasion pour s’adresser directement à eux et en toute transparence à leurs représentants syndicaux, nos partenaires sociaux.
Le premier coefficient de la grille salariale : le 120 est donc régulièrement en décalage avec le SMIC qui le rattrape et le dépasse. Il faut que cesse cette situation qui n’a que trop duré. Le SNES prend donc les devants, ici même, en proposant à la Branche et à ses partenaires d’envisager tout simplement d’aller au bout de la logique de la réforme des métiers repères.
Comment ? Pourquoi pas en fixant pour nouveau premier coefficient non plus le 120 mais le 130 ? Le 120 pourrait dès lors demeurer le niveau pour les trois mois de la période d’essai. C’est une proposition dont il faut évaluer la faisabilité et les impacts.
Car ne l’oublions pas, les minimas de branche qui resteront en dessous du SMIC sont à terme condamnés. Et si c’est le cas comme aujourd’hui, des sanctions interviendront, notamment au niveau de nouvelles pertes sur les allégements de charges pour les prestataires. Il faut donc anticiper. D’où la suggestion mise sur la table par le SNES.
Sans oublier une nouvelle fois d’appeler les pouvoirs publics à étendre enfin le nouvel accord de reprise du personnel en cas de transfert de marché. Déjà intervenu aux plus hauts niveaux : Elysée, Ministère de l’Economie, Ministère du redressement productif, le SNES interpelle cette fois-ci la Direction Générale du Travail, tant ce nouvel accord répond aux circonstances et difficultés économiques et sociales que nous connaissons.
ATTENTION : LES PRIX ANORMALEMENT BAS DÉCLARÉS ILLÉGAUX PAR LE “CODE DE DÉONTOLOGIE DE LA SÉCURITÉ PRIVÉE”
Pour être complet, remarquons en conclusion que dans le futur “Code de déontologie de la sécurité privée” que va sous peu signer le nouveau Ministre de l’Intérieur et qui deviendra de fait un texte opposable, il est écrit que : “Les entreprises et leurs dirigeants s’interdisent ….. d’accepter et d’entretenir des relations commerciales, durables ou successives, fondées sur des prix de prestations anormalement bas ne permettant pas de répondre aux obligations légales, notamment sociales.”
Les prix anormalement sont déclarés illégaux, vous avez bien lu ! Il est donc plus que temps pour les entrepreneurs responsables de prendre les devants et d’assumer leurs responsabilité sociales. Il en est de même pour les clients et donneurs d’ordre bien sûr d’un point de vue économique. Cela quand bien même nous nous trouvons dans des conditions économiques difficiles que l’on sait, aggravées par un environnement concurrentiel extrêmement tendu.
Ce n’est qu’une raison de plus pour mieux rebondir -ensemble- avec plus de respect mutuel, d’équité, d’écoute, de professionnalisme, de qualité, d’expertise, de rigueur et … de compétitivité et performance sans lesquelles l’avenir d’aucune entreprise quelle qu’elle soit n’est possible.
Michel Ferrero, Président
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