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“Sécurité Privée”, ces deux mots apparaissent toujours comme une incongruité aux yeux de beaucoup tant ils sont antinomiques. Dans l’inconscient collectif, la sécurité c’est-à-dire la situation dans laquelle le citoyen n’est exposé à aucun danger est du seul ressort de l’État et de son pouvoir régalien.
En France ce sujet particulièrement sensible fait l’objet de polémiques parfois violentes dans lesquelles la sécurité privée est souvent présentée comme un commerce. Pourtant c’est seulement en 1940 que le Maréchal Pétain, dans le cadre de sa politique de restructuration de l’administration, a créé de fait le « monopole » de la Sécurité Publique.
Ce monopole devait inclure, cela paraît évident, une obligation de résultat !
Il a en fait créé un sentiment de supériorité des forces de l’ordre envers tout ce qui n’est pas « officiel ». Malgré des avancées considérables, la sécurité privée compte encore de redoutables adversaires qui campent sur des positions de principe, confortées il est vrai par quelques dérapages ou bavures largement mis en exergue au détriment du travail productif.
Car le “mammouth” public s’est souvent trouvé incapable de faire face seul à l’explosion de la délinquance qui s’est développée à partir des années 80. Aussi, l’État responsable de la sécurité des personnes et des biens, a-t-il été contraint d’abandonner au privé quelques pans de son domaine, notamment dans le secteur de la sûreté aérienne et aéroportuaire.
Aujourd’hui, la profession a un avenir qui ne peut plus être contesté car elle est devenue indispensable à la sécurité générale du pays. Face à la montée des périls, c’est bien au privé que s’adressent les établissements ouverts au public pour sécuriser leurs entrées. La sécurité privée, c’est aussi l’aide aux entreprises pour gagner la guerre économique qui fait rage et c’est également la participation essentielle des « Security managers » à la protection des expatriés.
Ainsi, qu’on le veuille ou non, on ne peut plus se passer de sécurité privée.
Les « privés » sont des atouts essentiels dans la lutte contre la délinquance et le terrorisme. On doit les utiliser, les soutenir, surtout à l’étranger et non l’inverse.
Prendre quelques dévoiements comme prétexte pour aggraver la tutelle, ce serait aller à contre courant de l’histoire. C’est en fixant ses conditions, en contrôlant la formation et le fonctionnement de ces « supplétifs » privés, que l’Etat pourra engager ses fonctionnaires sur les chantiers lourds de la prévention en amont du terrorisme et de la délinquance. Là se situe la clef du succès.
Charles Pellegrini
Commissaire divisionnaire, Charles Pellegrini a été chef de l’Office central de répression du banditisme (OCRB). Son passé de policier lui a assuré une connaissance de nombreux dossiers.
source: http://www.cp2m.eu/pdf/lsi.pdf?PHPSESSID=dd947811f3efe8006308b09fa7a4705c