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Mais saviez-vous que le travail de nuit figure parmi la liste des agents cancérogènes établie par le CIRC ?
Les trois quarts des salariés qui travaillent la nuit le font dans les services : 31 % dans le secteur public et 42 % dans une entreprise privée de services. Santé, sécurité et transports restent en effet les principaux secteurs recourant au travail de nuit.
À autres caractéristiques comparables, les salariés qui travaillent la nuit ont une rémunération plus élevée mais des conditions de travail nettement plus difficiles que les autres salariés : ils sont soumis à des pénibilités physiques plus nombreuses, une pression temporelle plus forte, des tensions avec leurs collègues ou le public plus fréquentes.
Travail de nuit, travail posté, horaires étalés, temps partiel…
Le travail en horaires atypiques concernerait aujourd’hui près de 2 salariés sur 3.
Ces rythmes de travail hors normes ne sont pas neutres en termes de santé et de sécurité, et peuvent être à l’origine de risques spécifiques. Comment concilier ces formes de travail avec la préservation de la santé et de la sécurité des personnels concernés ?
Les deux tiers des salariés, essentiellement les ouvriers et les employés, travaillent désormais en horaires décalés ou atypiques. Ce terme générique cache de multiples réalités.
Il peut s’appliquer aux horaires (de 20 h à 7 h du matin), aux périodes travaillées (samedi, dimanche et jours fériés), aux amplitudes de journée (au-delà de 8 h), à la structuration des journées (journées fragmentées par des coupures de plusieurs heures), ou encore aux rythmes de travail (variations irrégulières ou cycliques du nombre de jours ou des horaires de travail).
Des dispositions réglementaires sont prévues pour encadrer le travail posté et le travail de nuit.
Travail en horaires atypiques et effets sur la santé
Les horaires atypiques favorisent aussi l’apparition de certaines pathologies (troubles digestifs, stress, syndromes dépressifs, maladies cardiovasculaires) et contribuent à l’usure prématurée des salariés. Des études révèlent que, plusieurs années après, l’état de santé des ouvriers ayant travaillé de nuit ou en « 3×8 » est dégradé par rapport à ceux qui ont toujours eu des horaires standards.
Par ailleurs, des enquêtes réalisées chez les infirmières et les hôtesses de l’air ont montré que le travail de nuit sur des longues durées augmentait les risques de cancer du sein. Depuis 2007, le travail de nuit figure parmi la liste des agents cancérogènes établie par le CIRC.
Quelques pistes de travail pour atténuer les effets négatifs du travail en horaires atypiques
- Permettre aux salariés d’anticiper leur planning
- Prévoir des marges de manœuvre pour les échanges d’horaires entre salariés
- Faciliter l’articulation des temps de travail avec l’exercice des responsabilités familiales et sociales
- S’assurer que les horaires de poste (début et fin) sont compatibles avec les horaires de transport en commun
- Rendre possible le retour en horaires classiques
- Organiser les temps de pause, surtout pendant le travail de nuit
- Être attentif à rompre l’isolement des salariés concernés et la monotonie des tâches qui leur sont confiées
- En cas de rotation des postes, prévoir du temps pour les transmissions d’une équipe à l’autre
- Être attentif aux ambiances physiques de travail telles que la température et la lumière
- Informer les salariés des effets du travail en horaires atypiques
- Organiser le suivi des indicateurs concernant la santé des travailleurs, l’ambiance de travail et l’absentéisme
+ d’informations
http://www.inrs.fr/accueil/situations-travail/horaires-decales.html