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L’affaire du 1988 Live Club prend un nouveau tournant. Après les violences survenues dans la nuit du 8 au 9 mars 2025, autour d’une free party illégale à Rennes, le parquet de Rennes a annoncé l’ouverture de trois enquêtes distinctes. Une avancée majeure, qui pourrait faire toute la lumière sur les dérives de ce service interne de sécurité et éclaircir la légalité même de son existence.
1️⃣ Une enquête sur l’intrusion dans le Cinéville et les jets de projectiles
La première enquête porte sur l’intrusion dans l’ancien Cinéville par plusieurs centaines de jeunes, ainsi que sur les jets de projectiles contre les forces de l’ordre et d’éventuelles violences sur d’autres personnes présentes.
Si cette free party illégale a été pointée du doigt, elle ne peut à elle seule justifier l’intervention violente des agents du 1988 Live Club, qui se sont retrouvés en première ligne, bien avant la police. L’enquête devra établir la responsabilité exacte des participants et si des poursuites doivent être engagées contre certains d’entre eux.
2️⃣ Une enquête sur les violences commises par les agents de sécurité du 1988
C’est ici que les vidéos accablantes diffusées sur les réseaux sociaux risquent de peser lourd dans le dossier. Plusieurs séquences montrent les agents du 1988 faire usage du gaz lacrymogène à bout portant, notamment sur une jeune femme et un jeune homme ne représentant aucune menace immédiate.
Une autre vidéo, encore plus violente, montre un homme plaqué au sol, la tête frappée à plusieurs reprises contre le bitume par deux agents de sécurité du club.
L’enquête devra déterminer si ces violences sont justifiées (ce qui semble hautement improbable au regard des images), et si elles constituent des faits pénalement répréhensibles.
Les charges potentielles pourraient inclure :
- Violences volontaires avec armes (spray lacrymogène) – Article 222-13 du Code pénal.
- Mise en danger de la vie d’autrui – Article 223-1 du Code pénal.
- Arrestation arbitraire et séquestration – Article 224-1 du Code pénal, si les agents ont empêché des personnes de circuler librement.
Il est clair que le Jarl et son équipe devront répondre de leurs actes devant la justice.
3️⃣ Une enquête sur la légalité du service de sécurité
Le parquet a ouvert une enquête sur la conformité du service de sécurité interne du 1988, son mode de recrutement et la formation de ses agents.
Les questions soulevées sont majeures :
🔴 Ces agents étaient-ils tous détenteurs d’une carte professionnelle valide délivrée par le CNAPS ?
🔴 Étaient-ils formés et habilités à utiliser du gaz lacrymogène, comme l’exige le CSI ?
🔴 La boîte de nuit avait-elle légalement le droit d’avoir un service interne de sécurité, ou devait-elle externaliser cette mission auprès d’une entreprise agréée ?
Le gérant du 1988 Live Club a d’ailleurs déjà reconnu certaines irrégularités et s’est engagé à les « régulariser ». Le CNAPS, déjà saisi de l’affaire, pourrait décider d’interdire purement et simplement ce service interne.
Un tournant judiciaire qui pourrait sceller son avenir
Avec ces trois enquêtes judiciaires, le contrôle administratif du CNAPS, et les plaintes déposées, le 1988 Live Club et Le Jarl sont désormais dans une situation intenable.
Quelles conséquences possibles ?
🔴 Des sanctions pénales pour les agents ayant commis des violences.
🔴 Une interdiction du service interne de sécurité si le CNAPS relève des infractions.
🔴 Une potentielle fermeture administrative du club si les faits sont jugés suffisamment graves.
En attendant les conclusions des enquêtes, Le Jarl intensifie sa défense médiatique, multipliant les interventions sur Les Incorrectibles, TPMP et d'autres plateformes qui lui sont favorables. Il y martèle son récit : celui d'un simple directeur de discothèque contraint d'agir pour protéger ses clients face à une foule hostile et incontrôlable. Il insiste sur le fait que la police, en sous-effectif, n’aurait pas pu intervenir à temps, le laissant seul face à des "militants d'extrême gauche" venus, selon lui, semer le chaos.
Mais ses prises de parole publiques révèlent une posture de plus en plus radicale. Il ne se contente plus de justifier l’intervention de son service interne de sécurité, il adopte un discours de confrontation directe, se posant comme une victime d’un système qui, selon lui, protège les "casseurs" et criminalise ceux qui veulent défendre l'ordre. Il ne cache plus son animosité envers l'extrême gauche, dénonçant une cabale orchestrée contre lui et appelant même à une reprise en main plus musclée de la sécurité en France.
Cette stratégie du bras de fer, si elle lui vaut un soutien auprès de certaines sphères, ne fait qu’accentuer les interrogations sur la légitimité de son action. À mesure que les éléments s’accumulent – vidéos de l'intervention, témoignages et enquêtes en cours – son discours paraît de plus en plus bancal. Sa défense, initialement axée sur la protection des clients, s'efface progressivement au profit d'une rhétorique plus globale sur le "combat contre l'extrême gauche", au risque de détourner l'attention des faits qui lui sont réellement reprochés.
Alors que la justice poursuit ses investigations, Le Jarl semble jouer son va-tout : se poser en figure persécutée, victime d’une manipulation médiatique et politique. Mais cette posture ne suffira pas à répondre aux accusations qui pèsent sur son établissement et ses méthodes sécuritaires. Plus que jamais, l'issue des enquêtes sera déterminante pour son avenir, et celui du 1988 Live Club.
📌 L’affaire est désormais entre les mains de la justice. Une chose est sûre : l’issue de ces enquêtes pourrait bien redéfinir les règles encadrant les services de sécurité interne en discothèque.
Affaire à suivre… ⏳